Dans les années 1970, feu mon père (né en 1905 à Mireval) m'avait montré dans la garrigue de la Gardiole (près de l'actuelle entrée du circuit Good Year à Mireval) une plante dont se servaient jadis nos anciens et qui avait des vertus curatives – disait-il – universelles : on l'appelait « petit-chêne » sans qu'aucun de ses aspects ne la rapproche de cet arbre.
C'était une plante, verte, plutôt gazonnante (20 cm de haut maximum) et qui s'appelle plus communément « germandrée petit chêne » (nom scientifique : teuchrium chamaedrys L., de la famille des lamiacées) : plante à tiges un peu ligneuses à la base, petites feuilles de 2 cm sur 1 cm, vert foncé et luisantes, fleurs purpurines sans lèvre supérieure, poussant à l'aisselle des feuilles, calice rougeâtre, floraison estivale.
La famille des lamiacées comporterait 6000 espèces, certaines fournissant des huiles essentielles, des infusions et antibiotiques naturels pour l'aromathérapie, la parfumerie et la cosmétique ; certaines sont alimentaires (sauge, thym, basilic, menthe...), d'autres ornementales (sauge...).

La germandrée petit-chêne (site http://fleursanniviers.over-blog.com)
Mon père ne tarissait pas d'éloges sur cette panacée dont le maréchal-ferrant, par ailleurs guérisseur, était le meilleur connaisseur.
Il est curieux de voir sur internet qu'aujourd'hui encore, ses applications sont fort nombreuses chez les particuliers qui ont envie de rompre avec la chimie médicamenteuse : pris sou forme d'infusions ou d'apéritif stomachique, le petit-chêne se veut digestif, tonique et dépuratif et soignerait le cholestérol, l'acné, le foie et les ulcères variqueux...
Certains consommeraient même en salade ses feuilles cueillies au printemps.
Qui pourra nous dire si dans nos villages au pied de la Gardiole cette tradition se serait conservée ? Ou si on en garde au moins le souvenir ?
Henri Calhiol